Charles Moore... ? Ah, le mien !

Revenant à l'entraînement, j'ai la chance d'être sur le pas de tir avec Vincent, Jérôme et Stéphane. Ce ne peut être qu'une séance profitable !

Je commence à maîtriser le chargement du pistolet. Vincent m'a procuré une tablette de rangement pour les dosettes de poudre, les balles et le matériel de chargement. Stéphane me prête son matériel de chargement et me remet les idées en place quand il y a besoin. J'utilise des balles de .440 avec un calepin de 0,25 comme Claude me l'a indiqué. L'achat d'une arme d'occasion ayant appartenu à un tireur d'expérience fait gagner un temps incroyable.

Maintenant, j'ai encore un certain mal à utiliser correctement le starter : la balle ne descend qu'au prix d'un effort important. Idem pour la baguette de chargement, je dois m'arc-bouter comme un forcené. La chance d'être entouré de tireurs d'expérience m'a permis d'être sûr que le problème vient bien de moi et non du matériel et cela sur deux points capitaux.

Charles Moore à percussion, réplique Pedersoli.

La chargement du point de vue du consommable : 

La balle de .440 calepinée avec du 0,25 fonctionne merveilleusement entre les mains de Jérôme. Sa gestuelle est fluide, propre, aucun mouvement en trop, aucune hésitation. Il m'explique qu'en match, la procédure de chargement permet de se reposer du tir précédant, celui-ci étant réalisé en apnée et finalement en tension. D'autre part, lui et Vincent me précisent que la gestion du temps doit intégrer la durée d'un incident de tir et sa résolution. Finalement, ce temps est compté, moins de deux minutes par tir pour conserver une marge de manœuvre : 30 mn pour 13 chargements plus 1 tir de flambage et quelques amorces à vide, le changement de cible, le positionnement général. 

Il faut que je m'entraîne aussi à cela.

Le chargement du point de vue de la cible :

Jérôme me demande l'autorisation de tirer avec le Charles Moore. Euh, comment dire ... accordé ! Et avec mes remerciements encore.

Un 7 à 11 heures. Je tire à mon tour. Je suis plutôt content, j'obtiens le même impact, un peu plus à gauche toutefois, comme à mon habitude. Il prend le relais, recharge et trouvant immédiatement la contre visée, il fait un 10. Il est très satisfait et il y a de quoi. C'est impressionnant. A mon tour, et selon ses indications, je fais un doublé sur son 10. Décidément, tout va bien !

      - Jérôme : « Allez, allez, faut arrêter de parler, recharge ! Tire, faut continuer ! t'arrêtes pas! »
      - Moi : « Oui, oui, t'as raison, j'y vais ! »

J'ai l'impression que Vincent patrouille derrière moi, que Jérôme observe tout ce que je fais et que Stéphane se marre en cachette. Bon, je charge, je tire, je me discipline. Et puis finalement, je rentre tranquillement dans ma bulle.

En fait, je suis rassuré. L'arme est excellente, le chargement est bon. C'est donc à moi de faire le boulot car pour le moment les résultats n'étaient pas au rendez-vous. J'ai retenu les conseils et les trucs de chacun. Pour le nettoyage et pour la préparation de l'arme avant le tir, c'est, du coup, beaucoup plus clair et plus simple. Finalement, pas de surprise magistrale, juste du bon sens et surtout de l'application dans les gestes. Donc, plus de pompe à vélo et cela m'arrange. 

Le fond de la source du cœur du problème :

Il faut que j'arrive à être moins timide dans mon approche avec le Charles Moore. Ce qui me bloque en fait c'est d'avoir la chance de posséder une arme haut gamme (c'est la première fois) et que je dois donc servir en conséquence et en étant sûr de moi. Ce n'est pas facile à décrire : c'est comme si je n'osais pas faire les choses parce que c'est un Pedersoli et parce qu'elle a un passé avec d'excellents résultats. Alors qu'avec le Pietta, je n'ai jamais ressenti cela*.

Finalement, je dois apprivoiser l'arme et véritablement me l'approprier. Je me surprends encore, lorsque j'en parle ou que j'y pense, à la désigner comme le Charles Moore de Claude. Comme quoi entre la propriété et l'appropriation, il y a un monde...


 * à tort, car à la vue de ses résultats, l'arme est excellente



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