Départementaux : série surprise

J'ai déjà souligné l'excellente ambiance qui règne en poudre noire : ambiance amicale et entraide. Mais je ne pensais pas que cela se vérifie autant !

En discutant avec les arbitres, Claude et Frédéric, les tireurs étant encore à ranger leurs matériels, je me suis ouverts à eux en me disant que j'aurai dû commencer par Malson puis Mariette. Les avis sont partagés en fait sur ce point et la conversation continua plutôt sur Mariette tout court. Ils m'ont bien sûr confirmés tous deux que Mariette est difficile à maîtriser et que l'idéal est de débuter en kuchenreuter. Mais que comme tous les débutants eux aussi ont fait la bêtise.

Claude est allé s'occuper de tireurs arrivants au stand et de fil en aiguille, la conversation a continué avec Frédéric que je découvrais à l'occasion. Il a fini par me dire qu'en tant qu'arbitre, il ne pouvait pas tirer toutes les séries qu'il aurait souhaité. Et sur ces mots, comme un éclair, il m'a annoncé :

« Je peux te prêter mon pistolet, comme ça tu pourras tirer en kuch' ». Assis, je serais tombé de ma chaise. Par chance, j'étais débout. 

« Les doses de poudre sont prêtes, j'ai tout le matériel. Comme ça, tu pourrais essayer le kuch'. » Je me suis défendu en disant que je n'avais jamais tiré avec ce genre d'arme et que débuter en concours ce serait assez incroyable. Il m'a répondu que ce n'était pas grave, qu'il allait me montrer le chargement et qu'il resterait derrière moi pendant le tir au cas où. 

Je n'en revenais pas. Son arme est un Charles Moore de marque Pedersoli, un haut de gamme, magnifique. 

Charles Moore, prêté par Frédéric.

J'ai fait un peu de résistance pour ne pas sauter sur une occasion lancée avec trop d'enthousiasme, au cas où. Mais ce ne fut pas le cas. Frédéric était sincèrement content de mettre permettre de découvrir cette catégorie.

J'ai accepté.

Comme convenu, il m'a montré l'arme, la détente (ultra sensible par rapport à ce que je connais), le chargement, la visée. « Comme au 10 m », m'a t'il dit. Je ne sais pas ce que cela signifie, je lui avoue. En fait, en bas du visuel, ce que je fais d'habitude, mais je ne connaissais pas l'expression. J'ai un peu manipulé l'arme, mais finalement pas tant que cela. J'ai récité avec lui les phases de chargement : le chien en position demi armé pour laisser l'air du canon s'échapper par la cheminée ; entonnoir, poudre, semoule, calepin huilé, balle ; maillet, pousse balle, baguette de chargement ; amorce ; puis, le chien à l'armé, le setcher vers l'avant. Enfin, le tir.

Je suis donc resté déjeuner avec les tireurs. Et, franchement j'ai bien fais. 

A 14 heures, j'ai pu me rendre au pas de tir pour la série kuchenreuter, avec une arme que je ne connaissais pas, un chargement que j'avais testé seulement une fois avec le Kentucky de Dominique et un concours à honorer.

Frédéric a tout installé le matériel. J'ai juste apporter mes amorces. La table est formidablement bien organisée, j'ai tout sous la main ! Quelle leçon ! Vincent me glisse qu'à la fin de chaque chargement, il faut que je donne deux petits coups sur la balle avec la baguette et que c'est important. Comme d'habitude avec Vincent, j'applique en étant content du conseil.

Il m'a fallu gérer la durée du concours. Je n'ai pas fait de faute de chargement, répétant silencieusement à chaque fois la procédure. J'ai juste oublié plusieurs fois d'ôter l'entonnoir du canon avant de poser le calepin. Au bout de 5 balles, Frédéric a relâché son attention à mon endroit, me montrant par là qu'il me faisant confiance. Et aussi sans doute qu'il était rassuré. 

J'ai principalement effectué les opérations de chargement de la main gauche, tenant l'arme de la main droite, verticalement. C'est comme quand je bricole, les outils ont tendance à passer à gauche.

Je n'ai pas de stress outre la crainte d'abîmer l'arme, le matériel ou de faire une erreur de chargement.

Le tir est incroyable avec cette arme : la visée est agréable, la détente légère, le départ du coup, doux. Je n'ai pas été dépaysé par rapport à la tenue en main. D'instinct, j'ai tenu l'arme très haut, comme le Remington.

La première cible a été plutôt encourageante. Tous les impacts sont dans le noir, de mémoire. La seconde cible l'a été particulièrement : je groupe quasiment dans le 9. C'est un vrai régale !

Je sors 89 points*. Je suis ravi et aussi étonné par le résultat. Je ne sais comment remercier Frédéric. 

De retour au stand, j'apprends que Claude met son Charles Moore en vente... Je n'en reviens pas. Il faut que je trouve Vincent.


* Je me classe 5ème sur 14 tireurs


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