Charles Moore... ? Ah, le mien !

Revenant à l'entraînement, j'ai la chance d'être sur le pas de tir avec Vincent, Jérôme et Stéphane. Ce ne peut être qu'une séance profitable !

Je commence à maîtriser le chargement du pistolet. Vincent m'a procuré une tablette de rangement pour les dosettes de poudre, les balles et le matériel de chargement. Stéphane me prête son matériel de chargement et me remet les idées en place quand il y a besoin. J'utilise des balles de .440 avec un calepin de 0,25 comme Claude me l'a indiqué. L'achat d'une arme d'occasion ayant appartenu à un tireur d'expérience fait gagner un temps incroyable.

Maintenant, j'ai encore un certain mal à utiliser correctement le starter : la balle ne descend qu'au prix d'un effort important. Idem pour la baguette de chargement, je dois m'arc-bouter comme un forcené. La chance d'être entouré de tireurs d'expérience m'a permis d'être sûr que le problème vient bien de moi et non du matériel et cela sur deux points capitaux.

Charles Moore à percussion, réplique Pedersoli.

La chargement du point de vue du consommable : 

La balle de .440 calepinée avec du 0,25 fonctionne merveilleusement entre les mains de Jérôme. Sa gestuelle est fluide, propre, aucun mouvement en trop, aucune hésitation. Il m'explique qu'en match, la procédure de chargement permet de se reposer du tir précédant, celui-ci étant réalisé en apnée et finalement en tension. D'autre part, lui et Vincent me précisent que la gestion du temps doit intégrer la durée d'un incident de tir et sa résolution. Finalement, ce temps est compté, moins de deux minutes par tir pour conserver une marge de manœuvre : 30 mn pour 13 chargements plus 1 tir de flambage et quelques amorces à vide, le changement de cible, le positionnement général. 

Il faut que je m'entraîne aussi à cela.

Le chargement du point de vue de la cible :

Jérôme me demande l'autorisation de tirer avec le Charles Moore. Euh, comment dire ... accordé ! Et avec mes remerciements encore.

Un 7 à 11 heures. Je tire à mon tour. Je suis plutôt content, j'obtiens le même impact, un peu plus à gauche toutefois, comme à mon habitude. Il prend le relais, recharge et trouvant immédiatement la contre visée, il fait un 10. Il est très satisfait et il y a de quoi. C'est impressionnant. A mon tour, et selon ses indications, je fais un doublé sur son 10. Décidément, tout va bien !

      - Jérôme : « Allez, allez, faut arrêter de parler, recharge ! Tire, faut continuer ! t'arrêtes pas! »
      - Moi : « Oui, oui, t'as raison, j'y vais ! »

J'ai l'impression que Vincent patrouille derrière moi, que Jérôme observe tout ce que je fais et que Stéphane se marre en cachette. Bon, je charge, je tire, je me discipline. Et puis finalement, je rentre tranquillement dans ma bulle.

En fait, je suis rassuré. L'arme est excellente, le chargement est bon. C'est donc à moi de faire le boulot car pour le moment les résultats n'étaient pas au rendez-vous. J'ai retenu les conseils et les trucs de chacun. Pour le nettoyage et pour la préparation de l'arme avant le tir, c'est, du coup, beaucoup plus clair et plus simple. Finalement, pas de surprise magistrale, juste du bon sens et surtout de l'application dans les gestes. Donc, plus de pompe à vélo et cela m'arrange. 

Le fond de la source du cœur du problème :

Il faut que j'arrive à être moins timide dans mon approche avec le Charles Moore. Ce qui me bloque en fait c'est d'avoir la chance de posséder une arme haut gamme (c'est la première fois) et que je dois donc servir en conséquence et en étant sûr de moi. Ce n'est pas facile à décrire : c'est comme si je n'osais pas faire les choses parce que c'est un Pedersoli et parce qu'elle a un passé avec d'excellents résultats. Alors qu'avec le Pietta, je n'ai jamais ressenti cela*.

Finalement, je dois apprivoiser l'arme et véritablement me l'approprier. Je me surprends encore, lorsque j'en parle ou que j'y pense, à la désigner comme le Charles Moore de Claude. Comme quoi entre la propriété et l'appropriation, il y a un monde...


 * à tort, car à la vue de ses résultats, l'arme est excellente



Charles Moore, au bain

Franchement, pas question que je revive une expérience comme celle d'Ecommoy en concours. J'ai décidé de m’intéresser de près au fonctionnement du Charles Moore.

J'ai donc retrouvé sur le net l'éclaté du pistolet et même s'il me manque la légende et que je n'ai pas le nom de certaines pièces, je devrais pouvoir comprendre le pourquoi d'insister sur certaines actions pendant le nettoyage.


Eclaté du Charles Moore.

Le point de difficulté est évidemment d'avoir un canon borgne, avec une bouche mais pas de tonnerre comme sur le revolver. Je me suis lancé dans le démontage partiel du pistolet, à savoir : la cheminée, son support (pièce n°13) et la vis en bout de ce support ; une fois le canon démonté évidemment.


Démontage rapide.


Mon objectif est de connaître la longueur du canon en avant du logement de la cheminée, si toutefois, cet espace existe. Et de trouver un moyen efficace de nettoyer le canal du support de cheminée. C'est tout simple, un tournevis, une clé de 10 et le tour est joué. La clavette ne tient pas assez, il faut que je me renseigne pour résoudre ce problème. Je pensais qu'elle était en deux parties d'un coté, un peu comme sur un Colt, mais s'il y a bien une fente, elle fait uniquement office d'encoche.

Détail du support de cheminée.


Est-ce la pièce au centre de la photo qui a posé problème la dernière fois ? Son démontage est simple et si je craignais qu'il soit délicat de retrouver. Le souci est que je n'arrive pas à dévisser la vis en bout du cylindre à l'opposé du filetage. La tête s'abîme et je crains de la détériorer complètement. 

La petite brosse que m'a donnée Frédéric fonctionne très bien. La bonne nouvelle est le montage de la pièce n° 10 en bout du canon. La longueur du filetage dessiné sur le plan peut paraître exagérée si l'on ne comprend pas (comme moi) que le canon commence après le logement du cylindre porte cheminée (pièce n° 13). Du coup, le montage du canon est tout à fait solide et il n'existe pas d'espace à l'avant du cylindre dans le canon et c'est tant mieux.

Ainsi, je crois que c'est au niveau du conduit entre la pièce cylindrique porte cheminée et le fond du canon que peuvent se poser les problèmes d'excès d'huile ou d'humidité, enfin tout ce que n'aime pas la poudre noire. Je comprends mieux ce que je dois faire lors du prochain nettoyage et avant le prochain tir.

C'est beaucoup de soin et recherche, et j'y travaille...


Ecommoy : Mariette



92 points * : mon meilleur concours.



Bonnes sensations. Détendu. Calme. J'ai fais ce que j'avais à faire. Et je suis vraiment reparti du pas de tir avec le sentiment du devoir accompli. Et aussi, avec un petit regret pour un 8 qui traîne.

Content. Très content. Je suis content. 


Si je dois qualifier mon état d'esprit sur le coup, c'est la sérénité qui prévalait. Au delà de la recherche du point pour le tir du moment, au delà du résultat final à obtenir. Je me souviens d'un dialogue intérieur tout au long de la procédure du tir : la recherche de la netteté, le contrôle du mouvement du bras, la pression de la pulpe de l'index. Des commentaires sur l'action à faire, à corriger surtout, et sur la simultanéité de ces bonnes actions au moment du lâcher du coup. Après, le résultat fut un 10 ou un 9. Mais c'était moins important que les actions qui les avaient précédé.

Je suis satisfait que la position générale et la tenue en main n'aient pas été concerné par ces commentaires. Je suppose que de ce coté tout allait bien.

Ce qui est étonnant, c'est que je revois encore les tirs, la façon dont je les ai gérés. Je viens de comprendre en profondeur ce que Vincent cherche à m'enseigner depuis des mois.

Je crois que c'est de ces moments qu'il faut que j'arrive à me souvenir pour les prochaines fois.


* 3 x 10 ; 6 x 9 ; 1 x 8.

Mise à jour :


Je prends la 1ère place du concours et avec plusieurs tireurs d'expérience au classement. Et j'ai le droit à une bonne bouteille ! Merci à Ecommoy : je reviendrais l'année prochaine ! Merci aussi à Bernard qui m'a apporté le trophée directement au stand et à Vincent pour la feuille de résultat.


Ecommoy : Donald Malson

L'accueil des gens d'Ecommoy a été formidable. Conviviale. J'ai déjeuné avec les tireurs et l'équipe du stand. Très peu nombreux (6 personnes) dont Frédéric. Le repas a été excellent, et franchement même recherché : ce n'est que du tir et l'on a pourtant eu le droit à des verrines, des brochettes de pains d'épice au roquefort avec des raisins secs marinés au rhum, une excellente ratatouille avec un plat de viande en sauce.

Ah aussi, des rondelles de concombre rehaussées d'une crème de fromage. Je soupçonne même la présence d'une pointe de basilic.

Une salade de fruits frais, eh oui, des fruits frais, accompagnée de petites meringues et de petites mignardises au chocolat, toute simple à faire d'après Annie, le tout étant de bien rouler la pâte et de la laisser deux heures au frais avant de servir. Frédéric pourra en témoigner.

On a parlé, on a mangé, on a évoqué les souvenirs des Arquebusiers qui, à Chinon, qui, beaucoup plus loin : des soirées joyeuses d'après ce que j'ai compris ! D'ailleurs, je reprendrais bien un petit peu de vin.

Sinon, on a pu débattre de la meilleure façon de cuire le gigot d'agneau. Je ne savais pas qu'il existait une façon appelée la cuisson de 7 heures. Classiquement, je suis resté avec le souvenir de la viande servie plutôt saignante, avec donc un temps de cuisson court et une température un peu élevée. Mais non, cette spécialité consiste justement à en une cuisson à cœur avec une température basse et surtout sans pression : quasiment à la vapeur. Les saveurs sont pleinement conservées grâce à la cuisson sans couvercle.

Donald Malson - 14 h30 : 56 points.

Circulé.


Ecommoy, Kuch' : épique et flop !

Mon premier concours avec le Charles Moore. Comment dire ... quand ça veut pas, ça veut pas. Et des fois, ça veut pas du tout. 

Je sortais de Mariette et j'étais content. Bonnes sensations, bons résultats. J'installe le matériel de chargement prêté par Vincent pour le pistolet (merci), les dosettes de poudre et de semoule données par Stéphane (merci aussi), le Charles Moore. Le même Stéphane s'installe pour Kuch aussi. Lui, au moins, il a réussi à s'acheter son matériel dans les temps chez un armurier, sauf son maillet modèle géant (il a dû dépouiller un troll). 

Flambage d'amorce. Belle réussite. Flambage balle. Pfff ! Pas d'autre son que l'amorce qui claque. 10 secondes en face de la cible par sécurité. Re amorce. Re pfff ! Le coup ne part pas. La sale blague. 

J'ai déjà vu des tireurs avec des problèmes au stand : des balles casanières qui restent dans leurs chambres, des amorces soudées sur les cheminées, des mécanismes coincés par des débris d'amorces, des bassinets fermés comme une huître perlière, un barillet souffrant de tournis et qui refuse de tourner, un chien pacifiste qui ne veut plus s'armer, des cheminées voyageuses qui prennent la poudre d'escampette, un guidon migrateur, et même récemment un maillet géant qui perd son manche.

Mais cette fois, c'est à moi que cela arrive et qui plus est en concours. 

Jean Guy m'aide à déterminer le problème, poudre, pas poudre, nettoyage, huilage, trop d'huile. Les minutes,  les minutes qui s'écoulent : un tire-balle pris d'autorité dans les affaires de Stéphane qui suit d'un oeil distrait et son tir et ses affaires. Finalement, il vient nous aider : la vis du tire balle est bien prise dans le plomb (on est sûr qu'au moins il y a une balle), lui et moi on tire comme des baudets. Bon, on rigole bien, on s'éclate : lui le dos, moi les bras. La balle, elle, est toujours dans le canon. 

Jean Guy me dit de démonter la cheminée. (Il est comme ça Jean Guy). On place de la poudre directement dans le logement de celle-ci, je la revisse, je m'insère une amorce. Je me place pour tirer et je vois tout le monde qui s'écarte : solidaires mais pas fous. Pas très rassurant. Le coup part, quelque chose est partit : le calepin s'est certain. La balle, franchement, personne n'a vu d'impact. Stéphane retourne a son tir, après tout, on est quand même en concours. 

25 minutes après l'incident, je demande l'autorisation de débuter mon tir. Accordé. 

Première impact dans le 4. Au final, 4 impacts dans le blanc, des 7. Un résultat pauvre : 79 points. Test à la pression  : pas une grande réussite. 

A propos de pression, d'après les tireurs d'expérience d'Ecommoy, dont Jean Guy et Denis, il faut que je me procure une pompe à vélo. Je pensais avoir fait le tour du matériel, mais non. L'idée est de chasser sous pression (de la pompe) l'excès d'huile et l'huile du canon borgne. Le flambage de l'amorce, qu'il faut doubler d'ailleurs, ne suffit pas. Le canon doit être même nettoyer au chiffon, soufflé sous pression, le passage de la cheminée au canon doit être passé à la mini brosse (pour les interstices dentaires que Frédéric m'a donné, encore merci). Ensuite, on peut prétendre tirer dans la catégorie Kuchenreuter. 

Maintenant, je le sais.

Le seul truc qui m'inquiète, c'est le coté inflationniste du volume de matériel nécessaire au tir. 


Equipes régionales : Ah ! Déjà ?...


Je viens à peine d'acquérir le Charles Moore que j'apprenais que j'étais l'un des membres de l'équipe que le club présente aux régionaux. Bien sûr à entendre tout le monde, il n'y a aucune raison de me mettre la pression ... Je les crois tous volontiers, mais cela ne m'aide pas beaucoup. 

En fait, il faut que cela me responsabilise. Dans mon tir, dans ma façon d'aborder le concours, dans ma façon  de faire et d'être. Même si le score de l'équipe n'est que l'addition des scores individuels, sans autre épreuve supplémentaire, je dois quand même jouer pour l'équipe! Normalement, cela devrait tirer mon score personnel vers le haut.

Normalement. Sauf si... Mais, non !  Même étant donné que ... Non, non. Y'a pas de raison. Ou peut être bien que... Franchement, je ne vois pas pourquoi cela devrait me mettre la pression !

En étant tout à fait honnête, je dois avouer que je suis très fier d'en faire partie, de ces équipes Mariette et Kuchenreuter. Cela ne représente peut être grand chose pour nombre de tireurs, et peut être aussi qu'il faut bien un peu de monde pour faire ces équipes et qu'on est pas si nombreux, mais pour moi, c'est étonnamment important.

C'est que les autres tireurs doivent me faire confiance. C'est comme cela qu'il faut que je travaille la question.

Charles Moore, cet inconnu

Dimanche dernier, juste après les départementaux, Claude m'a cédé son Charles Moore. Après avoir consulté quelques tireurs d'expériences qui m'ont tous confirmé la bonne occasion, j'ai pris la décision de l'acheter. Claude s'en sépare car il participe à des nombreuses catégories et que les armes de poing sont moins attractives maintenant pour lui que les armes d'épaule. L'arme est magnifique, très bien entretenue, le tout à un prix très bon.

Charles Moore, réplique de Pedersoli.


Il mesure 44 cm, pèse 1.150 kg et c'est un calibre 45. 

La finition est noir mat, je ne sais pas comment cela s'appelle, le stecher est extrêmement sensible, je n'ose pas touché à son réglage. Le nouveau propriétaire en est très fier ! Il va falloir que je change la photo du blog. 

En plus de l'arme, Claude a ajouté 14 dosettes de poudre, un petit lot de balles coulées par ses soins et quelques calepins. De quoi débuter le tir, en fait. Ce que j'ai bien sûr fais mercredi dernier. Vincent m'a prêté le matériel de chargement, toujours dans cet incroyable esprit d'entraide : pousse balle, entonnoir long, baguette de chargement, maillet en bois.

Le chargement habituel de Claude est d'1 g de PNF2, un calepin de 0,25 et une balle de .440. Le tout avec une dose de semoule. J'ai oublié de lui demandé son meilleur score en kuchenreuter avec cette arme, tellement fébrile de l'acquérir. Je lui poserai la question, c'est quand même un bon point de repère (Mise à jour).

J'ai un peu cherché d'informations historiques sur ce modèle, mais je n'ai pas trouvé grand chose. Il va falloir une fois de plus que je me tourne vers les érudits.

Bien sûr, j'ai déjà tiré avec : pas vraiment probant niveau résultat, mais en analysant la première et la deuxième série, le groupement est encourageant. Pas la troisième série, Stéphane en conviendra lui qui met deux impacts en 1 seul tir*.

Le tir est très agréable, les sensations sont bonnes.

Bernard, dimanche m'a bien dit que maintenant que je pouvais tirer en Mariette, en Malson et en Kuchenreuter, que j'en avais au moins pour deux ans avant d'ajouter une nouvelle catégorie : rien qu'en voyant le volume de matériel augmenté, j'en suis bien conscient.

Et là j'ai énormément de boulot !

* C'est une grossière erreur de ma part où je me suis arrêté en plein milieu du chargement : poudre, semoule, calepin, balle. Sauf que je n'ai pas utilisé la baguette de chargement à la suite du pousse balle. Mais Stéphane serait il abonné au chiffre 2 ?

******************
Mise à jour : Claude m'a gentiment indiqué ses meilleurs scores. 95 points en concours et 97 points à l'entraînement. Des scores exceptionnels !



Une coupe !

En arrivant au stand pour participer aux Départementaux, Edmond* est venu vers moi en me tendant une coupe !

« C'est pour Mayenne ! T'as gagné ! »
« Non ? T'es sûr : j'ai fais 90 ! »
« Ah bah, oui ... »

Première coupe !


Excellente nouvelle : premier concours que je gagne. Je suis content, même si au final, je ne sais pas dans quelle catégorie j'ai remporté cette magnifique coupe : Malson (66 points) ou Mariette (90 points) ? Il faut quand même que je me renseigne.

Stéphane, Vincent, Jean Claude m'ont proposé de rejoindre les Arquebusiers. Je suis très content de cette demande. Mais, ce que je voulais, c'était remporter un concours avant de les rejoindre.

C'est chose faite !

J'ai juste une interrogation sur l'intégration de la coupe dans l'appartement, la décoration n'allant pas avec la coupe...

Peut être est-il possible de la laisser au club ? Il faut que je pose la question à Edmond, je sens qu'il va être content...

*Le président du club de tir.





Départementaux : série surprise

J'ai déjà souligné l'excellente ambiance qui règne en poudre noire : ambiance amicale et entraide. Mais je ne pensais pas que cela se vérifie autant !

En discutant avec les arbitres, Claude et Frédéric, les tireurs étant encore à ranger leurs matériels, je me suis ouverts à eux en me disant que j'aurai dû commencer par Malson puis Mariette. Les avis sont partagés en fait sur ce point et la conversation continua plutôt sur Mariette tout court. Ils m'ont bien sûr confirmés tous deux que Mariette est difficile à maîtriser et que l'idéal est de débuter en kuchenreuter. Mais que comme tous les débutants eux aussi ont fait la bêtise.

Claude est allé s'occuper de tireurs arrivants au stand et de fil en aiguille, la conversation a continué avec Frédéric que je découvrais à l'occasion. Il a fini par me dire qu'en tant qu'arbitre, il ne pouvait pas tirer toutes les séries qu'il aurait souhaité. Et sur ces mots, comme un éclair, il m'a annoncé :

« Je peux te prêter mon pistolet, comme ça tu pourras tirer en kuch' ». Assis, je serais tombé de ma chaise. Par chance, j'étais débout. 

« Les doses de poudre sont prêtes, j'ai tout le matériel. Comme ça, tu pourrais essayer le kuch'. » Je me suis défendu en disant que je n'avais jamais tiré avec ce genre d'arme et que débuter en concours ce serait assez incroyable. Il m'a répondu que ce n'était pas grave, qu'il allait me montrer le chargement et qu'il resterait derrière moi pendant le tir au cas où. 

Je n'en revenais pas. Son arme est un Charles Moore de marque Pedersoli, un haut de gamme, magnifique. 

Charles Moore, prêté par Frédéric.

J'ai fait un peu de résistance pour ne pas sauter sur une occasion lancée avec trop d'enthousiasme, au cas où. Mais ce ne fut pas le cas. Frédéric était sincèrement content de mettre permettre de découvrir cette catégorie.

J'ai accepté.

Comme convenu, il m'a montré l'arme, la détente (ultra sensible par rapport à ce que je connais), le chargement, la visée. « Comme au 10 m », m'a t'il dit. Je ne sais pas ce que cela signifie, je lui avoue. En fait, en bas du visuel, ce que je fais d'habitude, mais je ne connaissais pas l'expression. J'ai un peu manipulé l'arme, mais finalement pas tant que cela. J'ai récité avec lui les phases de chargement : le chien en position demi armé pour laisser l'air du canon s'échapper par la cheminée ; entonnoir, poudre, semoule, calepin huilé, balle ; maillet, pousse balle, baguette de chargement ; amorce ; puis, le chien à l'armé, le setcher vers l'avant. Enfin, le tir.

Je suis donc resté déjeuner avec les tireurs. Et, franchement j'ai bien fais. 

A 14 heures, j'ai pu me rendre au pas de tir pour la série kuchenreuter, avec une arme que je ne connaissais pas, un chargement que j'avais testé seulement une fois avec le Kentucky de Dominique et un concours à honorer.

Frédéric a tout installé le matériel. J'ai juste apporter mes amorces. La table est formidablement bien organisée, j'ai tout sous la main ! Quelle leçon ! Vincent me glisse qu'à la fin de chaque chargement, il faut que je donne deux petits coups sur la balle avec la baguette et que c'est important. Comme d'habitude avec Vincent, j'applique en étant content du conseil.

Il m'a fallu gérer la durée du concours. Je n'ai pas fait de faute de chargement, répétant silencieusement à chaque fois la procédure. J'ai juste oublié plusieurs fois d'ôter l'entonnoir du canon avant de poser le calepin. Au bout de 5 balles, Frédéric a relâché son attention à mon endroit, me montrant par là qu'il me faisant confiance. Et aussi sans doute qu'il était rassuré. 

J'ai principalement effectué les opérations de chargement de la main gauche, tenant l'arme de la main droite, verticalement. C'est comme quand je bricole, les outils ont tendance à passer à gauche.

Je n'ai pas de stress outre la crainte d'abîmer l'arme, le matériel ou de faire une erreur de chargement.

Le tir est incroyable avec cette arme : la visée est agréable, la détente légère, le départ du coup, doux. Je n'ai pas été dépaysé par rapport à la tenue en main. D'instinct, j'ai tenu l'arme très haut, comme le Remington.

La première cible a été plutôt encourageante. Tous les impacts sont dans le noir, de mémoire. La seconde cible l'a été particulièrement : je groupe quasiment dans le 9. C'est un vrai régale !

Je sors 89 points*. Je suis ravi et aussi étonné par le résultat. Je ne sais comment remercier Frédéric. 

De retour au stand, j'apprends que Claude met son Charles Moore en vente... Je n'en reviens pas. Il faut que je trouve Vincent.


* Je me classe 5ème sur 14 tireurs


Départementaux : Donald Malson

Quitte à participer, autant que je puisse faire deux séries. D'où Donald Malson, soit 50 m, avec la même arme qu'en Mariette (ou Colt d'ailleurs), épreuve dont maintenant je connais bien bien le nom. Je viens de chercher pourquoi ou qui fût ce Donald Malson, s'il a existé, mais je laisserai un érudit répondre, je ne trouve pas.

Après mon ratage en Mariette, finalement, j'étais serein. C'est une épreuve que j'allais tester pour la seconde fois, donc je n'avais aucune pression parce qu'aucun enjeu. Mon problème en Mariette est que je mets trop d'enjeu dans le résultat.

Je n'ai pas flambé de balle, étant donné que je n'ai pas nettoyé le canon ni les chambres du Pietta. Ce qui doit peut être considéré comme plutôt pas sérieux. Mais à l'entraînement, je ne nettoie pas entre deux séries et ma meilleure cible est  toujours la deuxième. Je crois que cela me correspond bien, et à l'arme aussi.

J'ai décidé de faire le réglage en fonction du premier impact. Pas de chance : j'ai sorti un 10.  Cela m'a mis de bonne humeur, l'arme est bien réglée, le chargement correct et le tireur détendu. Mes tirs se sont succédés en étant irréguliers, la tenue en main en bout de bras finissant par être lourde.

Par la suite, ce fut le seul 10, et j'obtiens 65 points. Tous les gars m'ont dit que c'était loin d'être ridicule. Le champion départemental gagne avec 67 points. C'est presque frustrant.

Au moins, là, je m'y suis retrouvé, à l'aise avec l'arme, l'organisation générale de la table, les procédures. J'ai pu me mettre en condition à chaque tir, faisant la check list des points importants avec une attention particulière à la position et au lâcher.

Je me suis amusé, cela m'a bien plu et je me suis dit en rangeant mon arme que j'ai peut être trouvé ma catégorie. 

La suite de la journée m'a montré que finalement, c'est pas sûr....


PS : puisque j'en suis au Malson,
petite pensée pour Stéphane,
ou plutôt deux.


Départementaux : Mariette

Je ne sais plus quoi penser. Pendant le tir, au milieu du deuxième barillet, je me suis dit qu'il valait mieux que j'arrête la poudre noire. Tirer 90 plombs par semaine pour en arriver là, c'est pas la peine.

J'ai eu un sentiment de gâchis, de vanité et pour finir, de vacuité.

Déception. Déprime. Désespoir.

Pour reprendre depuis le début, l'arrivée sur le pas de tir a été mouvementée : j'ai cru avoir de la marge mais l'inscription a été plus longue que je ne le pensais. Du coup, c'est en courant que je suis allé sur le pas de tir. Mais aucun problème de ce côté, j'ai eu tout le temps de m'installer, d'organiser mon matériel et discuter avec les autres tireurs. Je me sentais même détendu. Vincent m'a indiqué que la corde pour effectuer le basculement du porte cible devait être à portée de manière à ne pas bouger pendant la série. (Je n'y avais pas pensé..). Trop détendu.

A la fin de mon premier barillet, hormis un résultat des 4 premiers tirs pas du tout pertinent, je me suis retrouvé avec une amorce qui refusait de quitter sa cheminée. Je n'ai pas voulu aller chercher de tournevis pour l'ôter (je ne savais même pas si je pouvais quitter le pas de tir pour le prendre dans ma sacoche située à 1 mètre derrière moi et je n’ai pas osé demander. Du coup, je ne le sais toujours pas.) Et donc, il me manque un outil à portée de main au cas où. J'aurais au moins appris cela.

J'ai dû recharger sans mon habituel repère de chambre vide. Cela m'a complètement déconcentrer. Juste ce petit grain de sable, tout petit problème, à peine un souci ! Pourtant, plus je voulais le sortir de mon esprit, plus il était présent. En fait, j’étais en train de m’énerver, pour si peu, cela m'agaçait. Je n'ai pas réussi à sortir de ce cercle. A un moment, je réussissais même plus à remettre mon barillet à sa place !

Résultat : 86 points *.

Il y a des gens qui sont content d'être heureux, moi, je suis agacé d'être énervé .

En fin de matinée, j'ai croisé Jérôme, un tireur expérimenté, qui nettoyait son Remington origine entre deux séries. Il venait de perdre deux cheminées pendant son tir, carrément arrachées de leur taraudage. En voyant cela, j'étais sidéré du risque qu'il a pris en tirant quand même. Mais je suppose qu'il sait ce qu'il fait…

En discutant un peu, il m'a lancé l'une de ces phrases énigmatiques dont il a le secret. « Le stress, c'est un problème d’ego ! ».  J'allais partir le laissant à son nettoyage, convaincu qu'il s'arrêterait à ces mots, comme d'habitude. Mais non, pour une fois il a développé.

      - Lui : « Si tu es stressé, c'est parce que tu ne veux pas paraître plus faible que les autres tireurs, que tu as peur d'avoir un score pas à la hauteur. Franchement, à la hauteur de quoi ? Ça sera pas écrit sur ta pierre tombale que t'as gagné un concours poudre noire, hein ? »
      - Moi : « Ah ben oui... Ça relativise.  Si seulement tu me l'avais dit avant le concours ... »
      - Lui : « Ouais » finit il sans écouter.
      - Moi : « ... » un peu dépité.
      - Lui : « Oh ! Dis donc, tu as vu le trou dans le barillet ? »

Des fois, il me fait peur quand même...

En allant au stand après cette conversation, je me suis senti un peu bête, en fait. C’est exactement ce qui me manquait comme mantra pendant que je m'énervais d'être agacé. Il faut que je me souvienne de cela : « Le stress, c’est un problème d’ego ». Je veux bien apparaître battant ou impliqué ou ambitieux ou impatient. Mais pas avoir un problème d'ego. Si je veux produire un résultat, avec un classement à la clé, c'est pour me prouver que je suis capable de le faire. Je pense en avoir le potentiel et je veux transformer ce potentiel en résultat tangible. Exactement comme je l'ai fais pour la perte de poids ou pour la course à pied. Mes 10 bornes trois fois pas semaine, c'était uniquement pour moi.

Finalement, à la relecture, j'ai peut être un problème d'ego. Au moins, cela expliquerai le stress...


*soit 4ème pour 13 tireurs

Contrôle du tir

Lors de mon dernier concours, je me suis efforcé à appliquer les conseils prodigués par de nombreux tireurs expérimentés concernant l'acte de tir : la visée, le lâcher, le contrôle.

J'ai insisté sur ce dernier point et je pense en avoir -enfin, compris l'intérêt. Pour résumer, cela permet finalement de savoir pourquoi on fait les choses : l'aboutissement de tous les bons gestes apparaît concrètement et surtout au-delà de la sanction du résultat sur cible. La contribution de chaque geste est soulignée lorsque le canon remonte puis redescend après le feu.

Ensuite, c'est extrêmement valorisant d'avoir été capable d'annoncer son impact ou au moins la zone d'impact. (Même s'il s'agit d'un 4, curieusement).

D'autre part, les tirs sont mieux séparés les uns des autres, moins enchaînés et ainsi chacun apparaît unique et donc crucial pour le bon résultat. Ce qui fait que je suis plus appliqué pour chacun d’entre eux.

Je me souviens de la première remarque de Vincent au tout début, lorsque j'enchaînais les tirs trop rapidement : « On a l'impression que tu veux de débarrasser de tes balles. »

A l'époque (il y a 10 mois), j'avais compris simplement qu'il fallait tirer plus lentement. Je me rends compte aujourd'hui que c'est très réducteur : il ne s'agit pas simplement d'un changement de cadence, mais d'une densité d'actions qui augmente et qui implique un temps plus long entre les tirs, (sauf à tout faire très vite).

La conséquence est que je gagne en concentration, et c'est appréciable. Cela devrait se traduire en gain de score.

 Et puis, c'est plus amusant !


Concours de Mayenne

Décidément, lorsque les concours sont sur deux jours, le samedi est idéal pour tirer : peu de monde, des relations détendues avec les gens du club, tireurs et bénévoles. On a le temps, c'est une denrée que j'apprécie.

Question résultat, je suis content : 90 points en concours, je trouve cela satisfaisant dans le sens où les choses progressent. Dans l'ordre chronologique, mes scores en concours augmentent : 82 - 83 - 87 - 90. C'est le point qui me contente. Un petit bémol par rapport à mon 87 où le gagnant fait 90 : c'était atteignable, tant pis.

Car, il y a le score et il y a le classement. Je distingue bien les deux et pour l’instant je dois me concentrer sur le score uniquement. Même si arriver 6ème sur 17, cela aiguillonne…

L'objectif à ce jour est de toute façon de préparer les départementaux en ayant réussi à apprivoiser l'ambiance du concours, le regard des spectateurs, le stress du moment ainsi qu'avoir créer des automatismes sur l'organisation du temps et du matériel. Sur ces automatismes, même si je peux toujours m’améliorer, ils sont suffisamment acquis pour être adaptables à différentes conditions.

La chose marrante est que je suis arrivé très en avance (comme quoi, je ne suis pas encore serein...) : 10 H45 pour une série débutant à 11H30. Mais comme j'étais le seul tireur de la matinée (?!), j'ai pu choisir mon poste et tirer sans attendre. C'est très agréable et même si un jeune visiteur découvrait les armes anciennes, ça été sympathique de lui présenter la réplique de Remington. Cela ne m’a pas déconcentrer.

Deux C50 l'une à coté de l'autre : le changement de prise de visée et donc de position du corps est embêtant à gérer. Mais c'est à moi de m'y faire. C'est d'ailleurs bien ce point que je ne maîtrise pas encore : la position.

Le lâcher m'a posé des problèmes aussi : je trouve le point de rupture brutal et la pression à exercer trop importante. C'est finalement bon signe là aussi : si je commence à devenir plus exigeant sur ces points, c'est parce que je les ressens mieux maintenant.

Ensuite, le fait d'avoir terminer avant l'heure théorique de début de série m'a permis d'oser demander s'il était possible d'effectuer un tir à 50 m, dans la catégorie « Donald M... * » euh ... « Donald quelque chose ». Évidemment, personne ne connaissait et ne pas me souvenir du nom complet de cette épreuve ne m’a pas positionné comme un spécialiste. Ce n'est pas grave, de toute façon je débute. Par contre, j'ai songé à Stéphane à chaque fois qu'un bénévole me demandait le nom de la catégorie : lui qui a dû me le répéter au moins 10 fois ! S’il apprenait, il m’engueulerai…

Comme le 50 m était libre, le président a donné son accord et deux cibles ont été installé. Un tireur arme longue s'est présenté, et du coup, après qu'il eut préféré la place qui m'était destiné à toute autre, on a pu tirer au 50 m ensemble. Avec au moins 10 spectateurs.

Je confirme ma difficulté concernant la position de tir : j'ai passé les 5 premiers tirs à la corriger, étant dans le 4 à gauche au premier impact. La deuxième cible a été meilleure avec deux 9 et deux 8. Malheureusement, il me manque un impact, je n'en trouve que 12 en tout. C'était ma première expérience au 50 m mais cela m'a bien plu. Résultat : 66.

J'ai remarqué que les impacts n'étaient pas propres, les balles n'ont pas perforées le carton de façon nette. Je me demande si je ne devrais pas essayer avec les .378 pour avoir une pression plus importante. Évidemment, si je tire avec des .375 c'est pour avoir une faible déformation de la sphère de la balle. A essayer quand même.

En fait, pendant ce concours je me suis bien amusé, c'était distrayant, agréable. Comme quoi même si on y travaille, on peut s'amuser quand même !

* Donald Malson

Le lâcher

Les tireurs d'Alençon m'ont ré affirmés ce que tous les tireurs d'expérience m'ont déjà expliqué à propos de la visée. D'abord des organes de visée toujours nets. Ensuite, apporter un soin particulier au lâcher du coup. Enfin, ce dernier point qui m'apparaitra évident dans son importance dans quelques temps (années ?), à savoir rester en position après avoir fait feu : le canon pointera à l'endroit de l'impact.

Pour la netteté des organes de visée, je trouve cela difficile à appliquer même si je m'y emploie : mais j'ai du mal à ne pas faire d'allers retours entre le couple hausse-guidon et la cible. Peut être un symptôme d'impatience du résultat, comme dirait Vincent. Sinon, sur ses conseils, je vais passer le guidon au marquer noir de manière à bénéficier d'un contraste optimal sur le blanc de la cible.

Pour le lâcher du coup, j'ai entrepris d'améliorer le mécanisme. Le métal de la tête de la queue de détente a tendance à s'émousser, ni plus ni moins. Du coup, régulièrement, je le reprends à la pierre à affûter. Mais cette fois, je suis aller plus loin en polissant les surfaces de contacts (queue de détente et chien, et aussi les surfaces latérales des pièces en mouvement ; pour réduire les frottements acier contre acier). D'autre part, j'ai repris la tête de queue de détente de manière à ce que les arêtes soient nettes et la section soit réellement rectangulaire.

J'ai gagné en souplesse, la course est moins rugueuse et le départ est plus net. Mais, je le trouve toujours trop dur.
 
Rester en position après le tir, je trouve cela compliqué. L'arme monte largement vers le haut et verticalement, ce qui est bon signe. Mais pour l'instant, cela ne me vient pas naturellement.

Allez, il faut que je travaille ce point...


Concours d'Alençon

Tous les gars du stand sont à Chinon ce week-end. Sauf moi. J'ai passé le samedi matin à Alençon pour un challenge poudre noire, Armes anciennes. Cela me permet aussi de découvrir d'autres horizons, d'autres tireurs. 

L'arrivée c'est très mal passé : impossible de trouver le club. J'avais peu dormi et j'avais dû préparer le matériel le matin même. Du coup, j'ai oublié le plan papier et ma discussion avec mon GPS a donc tourné court. Je déconseille les renseignements téléphoniques qui ne sont là que pour piquer de l'argent dans une rare incompétence en ce qui concerne le service : adresses erronées, absence dans les bases de données de rues existantes, incapacité à effectuer une recherche en dehors de leur base (il ne connaissent pas de moteur de recherche web)...

J'ai fini par trouver, grâce à un appel à la famille et à la rencontre avec un vieux monsieur gentil tout plein. Mais, je suis arrivé trop tard, après le début de la série à laquelle je me suis inscrit. 

Une femme m'a accueilli, et m'a présenté le club, les lieux. Arbitre et tireur(e) très expérimentée (championne dans plusieurs catégories), Arlette m'a trouvé une place dans la série suivante. C'est étonnant de rencontrer des gens pour la première fois, sans les avoir jamais vu auparavant et de savoir en fait qui ils sont dans un contexte. Arlette fait partie des tireurs émérites et je sais que je la côtoierais encore.

Arrivant un peu énervé et surtout dépité, j'ai pu "redescendre", reprendre mon calme, à coté du feu de cheminée à l'accueil du club. 

A la place n° 6, j'ai dû me faire à l'idée de tirer sur deux cibles. Cela ne m'était pas encore arriver : deux C50 l'une sous l'autre. J'ai décidé de mettre 6 coups dans celle du haut, 7 dans l'autre ; de façon arbitraire, mais je ne crois pas que cela ait une quelconque importance.

Tous les tireurs souffrent du froid et l'attente sur le pas de tir est longue : je ne suis pas sûr qu'il fasse au-dessus de 0 °C.

Je fais 87 points. Je considère qu'il s'agit d'un score moyen. Je finis 6ème sur 17 tireurs. Là où je suis content, c'est sur l'organisation, tout a été fluide. Même si je suis le premier à finir la série (ce qui n'a absolument aucun intérêt), j'ai pris plus mon temps. Ma série manque de 10, mais j'ai le sentiment que c'est à porter de main. 

J'ai essayé de quitter le club dès que la série a été finie, après avoir salué les tireurs. Rien à faire : il a fallu participer à l'apéro. Franchement, il y a pire ! Surtout que les gens d'Alençon sont très chaleureux, mettant à l'aise, s'intéressant.

Avec un club de qualité, recelant ses champions d'hier et d'aujourd'hui. Dont trois tireurs d'expériences avec leur palmarès au France. Ils m'ont confirmé que Mariette était une catégorie difficile, ce que j'avais déjà entendu. Plus difficile que le pistolet. Mais cette fois, ils m'ont dit pourquoi.

"Sur le Kuchen, t'as qu'un canon !" me dit le plus ancien. Ils échangent alors des regards malicieux entre eux.  J'ai cru que le whisky commençait à se faire entendre. Mais, non. "Les revolvers, répliques ou pas, ont 6 chambres. Et c'est la chambre qui forme la balle. Il faut mesurer les 6 chambres pour savoir à quel point elles sont différentes les unes des autres. Quitte à ne plus tirer avec celle qui est trop différentes des autres". Je crois que je suis resté bouche bée.

Je ne m'étais jamais interrogé sur une différence d'alésage. Bien sûr, je sais que mon Pietta à 215 euros ne peut pas avoir la même qualité qu'un Artax ou un Pedersoli. Ce n'est pas une seule question de marque. Comme pour toutes les machines où l'usinage est primordiale, ce que l'on achète, c'est la précision de l'usinage. Donc, mon arme a nécessairement été usinée avec une tolérance plus importante qu'une réplique de haute qualité. Ce qui implique une différence entre deux perçages.

Maintenant, deux questions se posent :
          1- Quelle % d'écart d'alésage il y a entre les chambres du barillet ? Cela se mesure, c'est objectif.
        2- Quelle incidence cet écart a sur la régularité du tir ? C'est moins évident à mesurer.

Il faudrait se lancer dans une série de tests comparatifs avec tir sur appui. J'ai pas trop envie : ce que je souhaite, c'est maîtriser mon tir. Je laisserai aux experts techniques du club le soin de vérifier l'incidence d'une chambre au diamètre différent des autres. Pour ma part, si j'en trouve une (ou deux) je cesserai simplement de les utiliser.

Tout de même, multiplier les rencontres, c'est vraiment multiplier les sources d'informations, à partir du moment où les lieux sont adéquates et les personnes pertinentes.

En plus, le président du club a offert au nom du club un petit couteau aux deux nouveaux tireurs : trop sympa ! Merci encore. Et à l'année prochaine !



Un dimanche à Durtal

Je me suis inscrit complètement à l'arrache pour ce concours. J'étais au stand samedi, et c'est là que j'ai su que le club de Durtal organisait son challenge poudre noire armes anciennes ce samedi même et le dimanche. J'ai pris le téléphone à 17h pour savoir si je pouvais m'inscrire pour le lendemain...
 
J'ai pu tirer à la série de 10 H, en catégorie Mariette (réplique de revolver, 25 m).

J'ai décidé pour ce début d'année de faire deux séances d'entraînement par semaine et un concours le week-end. J'ai pour l'instant un planning de 5 semaines calé sur ce rythme. Mon but est d'apprivoiser l'ambiance concours et de reléguer au rang d'automatismes tout ce qui permet le tir sans faire parti des bons gestes du tir : organisation de la table, des différents matériels, consommables. Vincent m'a récemment appuyer dans cette démarche lorsque je lui ai exposé.

Je travaille donc ma mémoire procédurale : je m’entraîne à concourir. C'est à cette même mémoire que l'on fait appel lorsque l'on conduit sa voiture : qui peut dire combien de fois il a actionné le levier de vitesse sur un trajet déterminé ? Eh bien, c'est ce qu'il faut que j'atteigne lors de mes participations aux concours en ce qui concerne tous les gestes périphériques.

Pour le concours de Durtal, mon objectif était aussi de maîtriser ce stress et de ne pas céder à "psychose" de rater le concours, d'être mal classé et d'avoir un score faible. Pour moi, découvrir un nouveau lieu n'est pas forcément un grand bonheur si je dois y être acteur. J'ai besoin de maîtriser les choses pour être à l'aise, j'ai peu de place en moi pour  l'improvisation.

C'est sûrement pour cela que j'arrive à me réaliser dans le tir.

L'ambiance est excellente parmi les clubs de tir en ce qui concerne la poudre noire, en tout cas pour ce que j'en ai vu. Je suis surpris par la volonté des tireurs d'expérience de faire progresser les nouveaux. Je ne suis pas habitué de cet état d'esprit, c'est même la première fois que j'y suis confronté : du coup, je suis timoré et je reste facilement à l'écart. Je dois corriger ce point si je veux progresser.

Pour le score, par contre, je sors un minable 83...  Mais, je suis content ! Ce que je retiens sur les points à améliorer, c'est le fait de prendre plus (et mieux) mon temps. En fait, 30 mn de concours, c'est très large : pas la peine de stresser de ce point de vue.

Vivement le prochain challenge !


Mémoire du corps

Je parle souvent d'automatismes, de bons gestes, de sensations. Voici un exemple qui va dans le même sens, mais qui m'a extrêmement surpris. 

Lors d'un entraînement, après avoir chargé 5 chambres comme d'habitude, j'ai soulevé l'arme pour la pointer vers la cible. Et là, j'ai eu le sentiment évident que mon bras s'est "souvenu" du geste, du poids de l'arme, de ce qu'il fallait faire pour pour pointer correctement l'arme vers la cible, comme je savais le faire cet été. 

C'est très difficile à expliquer, à décrire :  c'est un moment entièrement pétri d'évidence, de naturel. L'acte de lever le bras, qui est très court, m'est apparu comme un geste qui n'appartenait plus à l'une de mes actions, mais que mon corps avait entièrement pris en charge.

C'est mon bras qui savait, plus moi ! Le bon geste était décidé par mon bras, plus par moi.

C'est finalement l'effet inverse de la surprise du poids de ce que l'on soulève lorsque l'on ne connait pas l'objet. Je suppose que cette mémoire du corps existe dans tous les sports. Je peux la comparer à des sensations proches issues de la course à pied où c'est le corps qui finit par courir de lui-même.

Quoiqu'il en soit, je conserverais ce repère pour les bons gestes du tir.

A moins que j'ai respiré beaucoup trop de poudre et de fumée...