La poudre noire, c'est salissant.

Non brûlée, ça noircie tout ce que ça touche : doigts, vêtements, sol quand ça tombe dessus. Une fois brûlée... Avec la graisse, le mélange s'appelle du cambouis, rien de moins. Bonjour, la galère.

La première fois qu’Étienne m'a expliqué comment on nettoyait une arme poudre noire j'ai cru qu'il me mettait en boite : jeter l'arme dans de l'eau chaude avec de la lessive, laisser tremper et sécher, puis huiler. Au besoin, frotter avec une brosse à dent, un coup d'écouvillon nylon dans le canon et voilà.

En fait, c'est ça.

Je le sais, il m'arrive de le faire 3 fois par semaine.

Dans le détail, c'est un peu plus ... astreignant encore. Pour un nettoyage normal, j'en ai pour 1/2 heure, pour un nettoyage avec démontage des pièces internes, pour pas loin d'une heure.

Remington 1858, cal. 36, démontage complet.
Aujourd’hui, après avoir ôté les plaquettes, le levier de chargement, le barillet et son axe, le pontet, je plonge la carcasse et les autres pièces métalliques dans de l'eau chaude additionnée de produit vaisselle.

Pendant que monte une odeur d’œuf pourri, je brosse à la brosse à dent les cheminées encore en place sur le barillet, puis je les démonte. Je brosse la carcasse, en insistant sur le tonnerre et le filetage du canon, les différents endroits difficilement atteignables.

Je passe l'écouvillon nylon dans le canon et dans les chambres du barillet sans oublier le logement taraudé des cheminées.

Un coup rapide sur l'axe du barillet et sur le levier de chargement. Je fais jouer le chien pour faire sortir un peu du cambouis pris entre les pièces mobiles toujours en place à l'intérieur de la carcasse.

Je laisse encore tremper pendant que je m'occupe des cheminées : brossées, en insistant sur le filetage.



Je ressort toutes les pièces de l'eau de lavage et je les rince rapidement sous l'eau très chaude. Depuis quelques temps, lassé de tout passer au papier pour le séchage, je passe toutes les pièces au four à 60 °C pendant 15 mn. Un compresseur me serait utile.

Ensuite, inspection de l'âme du canon : en cas de besoin, je passe un coup d'écouvillon laiton avec de l'huile.

Huilage complet des pièces avant remontage, puis j’ôte l'excès d'huile avec l'écouvillon laine et un chiffon doux.

C'est clair, si on persiste, c'est que l'on aime ça !

Environ tous les mois, je démonte toutes les pièces mobiles : queue de détente, le ressort bi lame, le doigt élévateur, le chien, le grand ressort du chien, l'arrêtoir de barillet. Et là, nettoyage pour tout le monde. Puis huilage.

Ce qui me satisfait lorsque le remontage est terminé, c'est le son que produit l'arme quand je fais tourner le barillet très vite. Je pense irrésistiblement à Tuco dans "le Bon, la Brute et le Truand", lorsqu'il se compose une arme chez l'armurier.

La poudre noire, c'est salissant et c'est beaucoup de travail... Mais, j'aime bien.


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