Lâcher de Donald

J'ai décidé de m'entraîner au 50 m avec ma réplique de Remington. J'ai déjà fait quelques bons scores (en concours ou à l'entraînement) et je veux prendre en main cette distance.

La principale difficulté que les cibles d'hier m'ont confirmé concerne le lâcher. Je crois que c'est Bernard qui m'avait alerté le premier sur ce point. « Tout en douceur » a t'il dit. Auparavant, j'avais travaillé les surfaces de frottement des pièces internes en polissant toutes les zones d'appui des pièces entre elles ; j'avais aussi repris les surfaces latérales du chien et de la tête de queue de détente. Et la détente de mon arme est aujourd'hui suffisamment douce pour que les problèmes ne viennent pas du matériel.

Ce que j'ai apprécié hier, sur la troisième cible, ce sont les 3 x 10 et les 2 x 9. Je sais que je ne devrais pas m'attacher à ces points, mais si je le fais, c'est parce que lorsque je les ai tiré, j'étais content de mon tir avant d'en vérifier le résultat. 

De temps en temps, je me demande ce que je fais sur le pas de tir, pourquoi je m'acharne à continuer, qu'est-ce que j'attends derrière cette petite table recouverte de tout ce matériel improbable ? Et pourquoi il y a un trou dans mon torchon de protection ?*

En fait, c'est Jean-Pierre qui m'a donné la réponse, il y a quasiment deux ans, au premier jour sur le stand : « Les points, c'est une chose, mais faut que ça reste un plaisir ! Ah ! C'est aussi important et peut être même plus. » On marchait dans l'herbe de retour des cibles et je me souviens bien de son air tout à fait sérieux, levant haut les sourcils, sous son chapeau, l'index pointé vers le ciel. A l'époque, j'avais trouvé cela un peu bateau, un peu « T'as raté ta cible, mon gars, mais c'est pas grave,  t'es jeune ».

Jean-Pierre a raison.

Malgré de lourdes hésitations, j'ai décidé il y a quelques temps de continuer à tirer, de manière suivie, boulimique, passionnée. A la seule condition de la présence de cette sensation : être content du tir, entre le départ du coup et la vérification du résultat. Ce petit instant, 13 fois par série. Si je le perds, si tout devient trop mécanique, trop automatisé, résultat ou pas, j'arrêterais. 

Nécessairement.

Je sais que ce moment arrivera, je ne sais pas quand, mais en attendant, le lâcher, je vais y travaillé...


* Ah, ça y est, je me souviens...


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