Dernier challenge de l'année bis

- « C'est comme au kuch' pour le chargement, c'est pas compliqué. Tu mets un calepin et de la semoule et voilà! Ici, tu as le matériel, le maillet est là, la semoule ici et les calepins sont dans cette petite boîte. »

Oui, dis comme cela, le chargement du Tryon, c'est tout simple. Après Vincent doit avoir déjà tiré huit kg de plomb avec, quant à moi c'est mon premier contact avec la bête.

Vincent désigne en même temps les emplacements dans la caisse en bois où tout est parfaitement en ordre. Au moins, cela donne envie. Mais j'ai à peine le temps de retenir les choses tellement il va vite. Je me concentre, puis je fais la récap' dès qu'il a fini de parler.

Bon, effectivement, si j'arrête de stresser, le chargement est identique à celui du Charles Moore. Le canon est juste plus long !


Tryon Target - Percussion - cal 45
Tryon Target - Percussion - cal 45

L'arme est magnifique (la photo est une illustration, ce n'est pas ce modèle, mais cela donne une idée). Il me tend l'arme, je la prends en main pour découvrir la visée. Ce qui me surprend, c'est le poids : 4 kg et tout dans le canon. On revoit la tenue de l'arme, on refait un point sur la prise de visée.

- « Oh, tu vas faire au moins 80 points ». Là, je me suis permis de négocier : 60 points me paraissent plus raisonnable ! Finalement, on tombe d'accord sur 70 même si je sens bien qu'il n'aime pas mon excès de prudence.

La série Vincennes (Vetterli) va débutée. On se rend sur le pas de tir. Au moins, le 50 m est couvert et chauffé. Par rapport au 25 m, c'est le grand luxe. Je suis inquiet pour la prise en main, la tenue. Je crains de ne pas réussir à stabiliser l'arme et du coup, de tirer n'importe où. Le steicher est une double détente, à l'arrière pour l'armement, à l'avant pour le départ. J'essaie de garder cela en mémoire. Mais ma vraie crainte est de ne pas réussir à terminer les 13 coups dans les temps.

J'installe le matériel, les balles, les dosettes de poudre (2g), les calepins, la semoule et l'entonnoir court, le starter, le  pousse balle. J'oublie de sortir le maillet, et puis ma paillasse ne ressemble à rien. Je décide de tout réorganiser. Bon, là, c'est pas mal sauf que j'ai tout mis pour la main d'un gaucher. Ce que je ne suis pas. Vincent est mort de rire ! Je reprends tout à zéro. Et finalement, j'opte aussi pour les amorces et je les sors de la caisse.

Vincent me donne ses derniers conseils, notamment les deux petits coups sur la balle avec le pousse balle pour bien avoir un son métallique indiquant que la balle est correctement assise sur la charge au fond du canon.

L'arme est verticale, posée devant moi, à mes pieds. La série se tire debout, le bras de la main faible calé sur la hanche, le fût posée sur la main. Je cherche la bonne position et surtout la bonne orientation du corps par rapport à la cible. Je m'entraîne à la prise de visée, au relâchement du souffle, une expiration totale pour un bon tassement du corps, les jambes bien ancrées dans le sol. Je refais les gestes plusieurs fois, en réel et puis mentalement.

Je revoie en silence et juste des yeux la procédure de chargement. Je n'ai pas besoin de faire les gestes, simplement de bien visualiser les objets, l'ordre d'utilisation, leurs emplacements. Mon regard est concentré sur la paillasse et du coup je me rends compte que je dois passer au choix pour un grand psychopathe ou pour une poule qui a trouvé un couteau. Je dois avoir le regard du gars qui se demande ce qu'il fait là.

La série débute. Le premier chargement est complètement désorganisé, je fais au moins deux fois trop de gestes. Du coup, mes craintes concernant la cadence de tir pour rester dans les 30 mn imparties refont leurs apparition.


Je n'arrive pas à trouver la visée. Le vernon, le guidon, la cible. L'arme bouge sans arrêt. Ce n'est pas un cône de visée que j'obtiens, c'est un entonnoir modèle géant. Sur les premiers tirs, je réussis à perdre ma cible de vue ! Je me calme, je me reprends.

6 en haut, puis 6 en haut, enfin quelques 7, mince un nouveau 6.

Vincent à droite et moi-même.

Je me reprends. J'optimise le chargement, tout est plus logique, fluide. Je prends mieux mon temps pour tirer. Un premier 9. Du 8, puis un nouveau 9. Il me reste la 13ème balle. Vincent vient de terminer sa série. Je le vois décaler sa lunette pour regarder ma cible. J'essaie de ne pas en tenir compte. Je lâche le coup.

- « Eh bien, il fallait commence par là !" me lance t'il. Ma visée était bonne, je sais que j'ai fais un bon tir. La position et la prise en main était ok. Et je suis vraiment content de ma dernière visée.

- « J'ai fais quoi ? »
- « Un 10, quasiment pleine mouche ! »
Eh bien ça y est, je souris !

Les résultats m'attribuent 75 points(1) et je suis 9ème sur 12 tireurs. Je suis satisfait du résultat.

Vincent, je te remercie vivement de m'avoir prêté ton arme, de m'avoir fais confiance et d'avoir prodigué tes conseils. 

Merci aux arquebusiers de Fleury les Aubrays et à Nataly pour les photos. 

(1) 1 x 10, 2 x 9, 1 x 8, 3 x 7, 3 x 6


2 commentaires:

  1. C'est y est....c'est le passage aux armes longues ! Quand on a goûté on ne peut plus s'en passé ! Pour un coup d'essai tu as fait un score honorable. Fred

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  2. C'est fait, tu as goûté aux armes longues ! Quand on a essayé on ne peut plus s'en passé ! Félicitations pour ce premier essai, le score est honorable.

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